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Счастье моё (My Joy)

~~META: date created = 2013-01-20 07:57:00 ~~

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Un camionneur égaré roule à travers une Russie sauvage peuplée de figures lugubres où l'instinct de survie et la brutalité ont remplacé toute forme d'humanité. En tentant de retrouver son chemin vers la civilisation, il croisera un vétéran hâbleur, une prostituée mineure, une bohémienne chaleureuse, des policiers corrompus.

Première fiction du documentariste Sergei Loznitsa, parabole ultra-nihiliste et planante dans la Russie post-communiste, magnifiquement servie par la caméra d'Oleg Muto (La mort de Dante Lazarescu) composant des plans complexes et multi-narratifs.

My Joy est une co-production russo-ukrainienne, à participation allemande, réalisée par Serguei Loznitsa et sortie en 2010. Le film a été sélectionné en compétition officielle pour le Festival de Cannes 2010. Il s'agit du premier film de fiction de Serguei Loznitsa, connu jusqu'ici en tant que documentariste. (wikipédia, version russe)

On a détesté ce film bête et méchant, sorti dans le cadre de Black Movie. Елена d'Andreï Zviaguintsev nous parlait aussi des errements de la société russe d'aujourd'hui, mais avec poésie. Ici on a affaire à du rosbif cru. Aucun espoir, aucune métaphore. Du premier degré de cruauté, et tout ça avec plein de clichés surannés.

Primer ce film à Cannes en dit long sur la dégénérescence morale de notre société, en particulier, et du capitalisme, en général. L'anecdote du p'tit cinéphile de BM qui nous a présenté ce "chef d'oeuvre" était d'ailleurs parlante; il paraît que Loznitsa aurait dit:

"Au départ, je voulais faire un film d'amour. Mais avec nous autres Russes, ça finit toujours avec des Kalachnikov".

Allez, Loznitsa, retourne aux documentaires. Et ne gâche plus nos soirées en maculant l'art russe de taches indélébiles. L'âme russe est sans doute tourmentée, mais je doute qu'elle soit maudite.

Il y a une et une seule scène magnifique dans ce film, un long travelling dans un marché où peu à peu on devient le regard du camionneur, et sans musique ni paroles on voit, on dévisage des personnages aussi étranges qu'inquiétants. L'angoisse monte, on a juste envie de sortir de la salle mais ce n'est pas possible car on est entouré d'autres spectateurs qui vivent probablement la même chose.

Et enfin, grâce à ce navet navrant une nouvelle expression est entrée dans la famille: putains de Russkofs!

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  • Dernière modification : 2021/01/12 22:12
  • de radeff