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Karel Čapek, L'année du jardinier

Ce n'est pas un simple almanach de jardinage, mais une ode à la sensualité du jardinage et une auto-dérision pleine d'humour et de tendresse aux jardiniers du dimanche.

Par l'auteur du mot Robot1), c'est dire si on a affaire à un grand bonhomme. J'ai adoré cette vieillerie de 1929, écrite par un homme éclairé qui voyait autour de lui tous les signals du fascisme qui montait.

Euh, vous croyez que je fais une projection? Non, promis, je ne sens pas génial du tout. Par contre, pour le fascisme rampant, je trouve qu'il y a pas mal de similarités entre la Prague de l'entre-deux guerres et la Genf d'aujourd'hui.

Quand votre montre s'arrête, vous la démontez puis vous la portez chez l'horloger; quand votre auto est en panne, vous levez le capot et vous tripotez dans le moteur, puis vous allez chercher un mécanicien. Avec n'importe quoi au monde, on peut faire quelque chose; on peut tout arranger , tout réformer, mais, contre le temps, on ne peut rien entreprendre. Ni le zèle, ni l'ingéniosité, ni la curiosité, ni les jurons n'y peuvent rien; les bourgeons s'ouvrent et les germes lèvent lorsque le temps est venu et quand le veut leur loi. C'est ainsi que l'on prend pleinement conscience de l'impuissance de l'homme; c'est ainsi que l'on comprend que la patience est la mère de la sagesse.

Du reste, il n'y a pas autre chose à faire.


1)
Aller voir sa bio, c'est déjà une ballade poétique
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  • Dernière modification : 2020/01/18 06:26
  • de radeff