Le tourisme échevelé de Mostar, la fatigue, la promiscuité et le retour qui se rapproche ont raison de notre patience, ça chauffe ce matin. On se dit qu’on va essayer la Croatie, même si on a peur du tourisme de masse, et que si ça ne va pas, on ne rentrera pas deux semaines plus tôt que prévu, mais un mois. Rapidement, nous passons la frontière (à nouveau une frontière moderne où l’on reste confortablement installé au volant) et très rapidement, je me sens à l’aise. Achats de fruits et légumes à une charmante Croate, paysages d’une beauté écrasante, asphalte dans lequel il n’y a pas de trous, bref on se croit passé à l’Ouest du temps du Mur, on a l’impression de ne plus être dans les Balkans. Pour résumer: nous entrons dans un pays plus riche. Quelques kilomètres sur la route côtière, pas du tout encombrée de touristes comme annoncé par le Schtroumpf grotesque de Sarajevo, et on trouve un bac pour l’île de Hvar. En attendant le bac, je me plonge avec A.R. et S.R. avec délice dans une eau transparente et profonde, magnifique et délicieuse, on entend le bruit des nombreux oursins, c’est le paradis.