Résumé: Les mythes de la radioprotection:
Nous présentons dans cet article les principaux comités d'experts
qui font référence au niveau international pour la fixation
des normes de radioprotection: la Commission Internationale de Protection
Radiologique (CIPR), le Comité Scientifique des Nations Unies pour
l'Etude des Effets Biologiques des Radiations Atomiques (UNSCEAR), l'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS). Les principaux critères retenus
par la CIPR pour l'établissement de ses recommandations sont présentés:
critère d'acceptabilité, facteur de risque cancérigène,
analyse coût/bénéfice. Quelques indications sont données
sur le projet de nouvelles recommandations rédigé en février
1990 et actuellement en discussion parmi les experts en radioprotection.
Summary: The myths ofradioprotection: In this
article we present the main committees of experts that are the references
for setting the international radioprotection standards, namely the International
Commission on Radiological Protection (ICRP), the United Nations Scientific
Committee on the Effects of Atomic Radiation (UNSCEAR) and the World Health
Organization (WHO). The main criteria that the ICRP refers to when making
its recommendations are presented, namely the acceptability criterion,
the cancer risk factor and the cost- benefit analysis. Some information
is given on the draft new recommendations that were written in February
1990 and are currently under discussion among radioprotection experts.
Un ensemble de procédures administratives,
de règlements, de recommandations d'experts internationaux, de normes,
est censé encadrer l'activité nucléaire afin de protéger
la santé des travailleurs et de la population. Toute cette réglementation
est souvent évoquée pour nous rassurer alors que son existence
est la preuve des dangers exceptionnels que représente l'industrie
nucléaire.
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Cette exhortation contre le renforcement de la sûreté dans les installations nucléaires reprenait les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publiées en 1958 dans le rapport no 151 sous le titre «Questions de santé mentale que pose l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques». Ce rapport est assez significatif des motivations des experts chargés de la santé publique. Plus tard, ils étendront les problèmes mentaux au concept de radiophobie pour expliquer l'apparition après la catastrophe de Tchernobyl de certaines maladies sous des formes quasi épidémiques. La notion de norme de radioprotection a surtout été développée aux Etats-Unis. Les responsables des programmes nucléaires gouvernementaux tenaient beaucoup à ce que ces normes soient introduites dans les règlements. Cela n'était guère gênant pour eux compte tenu des niveaux élevés recommandés. A défaut de protéger correctement le personnel employé dans l'industrie nucléaire, ces normes permettaient de protéger efficacement le gouvernement contre les poursuites judiciaires éventuelles de la part d'employés irradiés qui auraient des troubles de santé. Les plaignants devaient faire la preuve que les limites réglementaires avaient été effectivement dépassées car toute irradiation inférieure à ces limites était décrétée officiellement comme étant absolument sans danger. Il en a été de même avec les règles de sûreté. Les industriels n'étaient pas tenus de garantir la sûreté de leurs installations et d'en faire la preuve. Le respect des règles de sûreté les déchargeait de toute responsabilité et les inspecteurs chargés de la surveillance pouvaient être assez tolérants vis-à-vis des violations des règlements car ceux-ci, d'après les experts, étaient fondés sur des concepts exagérant considérablement les dangers. Il est intéressant d'examiner d'un peu près l'activité des experts en radioprotection, leurs concepts, leur mode de fonctionnement, le mécanisme de leur... système reproducteur. p.21
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Deux comités d'experts internationaux
servent généralement de référence, ou plutôt
d'alibi, pour l'ensemble des experts qui désirent se crédibiliser.
Il s'agit de la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR)
et le Comité Scientifique des Nations Unies pour l'étude
des effets des radiations atomiques
1. La CIPR
Jammet: CEA, actuellement à la retraite,
conseiller technique auprès de la direction de CEA, membre de la
CIPR depuis 1953.
A cette liste, il faut ajouter deux personnages
«indépendants» de l'industrie nucléaire. Il s'agit
du professeur Pierre Pellerin, cité plus haut pour son souci de
protéger à tout prix notre santé mentale, et son adjoint
J.P. Moroni (co-signataire de l'article). C'est probablement pour nous
éviter une anxiété nocive que ces «professionnels»
de la santé mentale ont interdit aux nuages de Tchernobyl de franchir
les frontières du territoire français en mai 1986.
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sur les décisions de la Commission. Quant à l'actuel président de la CIPR, Beninson, il est l'un des responsables du programme nucléaire en Argentine. La CIPR se réunit tous les deux ans en session plénière et publie une déclaration mettant à jour ses conceptions en radio-protection. La réunion de 1987 a eu lieu à Côme [2]. Elle a donné lieu a une campagne initiée par Friends of the Earth, de GrandeBretagne. (Les Amis de la Terre, France, ne se sont pas associés à cette campagne.) Des scientifiques indépendants ont ainsi demandé que les doses maximales admissibles soient diminuées pour tenir compte des résultats des études épidémiologiques les plus récentes. Le GSIEN s'était associé à cette campagne; notre appel n'a recueilli que 66 signatures parmi les scientifiques français et notre action n'a eu aucun écho dans la presse. La protection sanitaire contre la radioactivité n'est pas considérée en France comme un créneau porteur malgré l'énorme développement de notre industrie nucléaire. 2. L'UNSCEAR
p.22
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Ainsi, les comités d'experts
sont bien contrôlés par les gros producteurs ou utilisateurs
de rayonnement. Il en est de même pour la plupart des études
effectuées sur les effets biologiques du rayonnement.
Karl Morgan, l'un des pionniers de la radioprotection aux Etats-Unis, qui fut pendant longtemps président de la CIPR, a fourni des précisions sur les contraintes qui ont pesé dès l'origine sur les radioprotectionnistes. Il écrivait en 1975 dans l'American Industrial Hygiene Association Journal: «Notre destin, en tant que physiciens médicaux d'une profession en croissance constante, a été l'un des plus intéressants et des plus excitants, mais il n'a pas toujours été facile car il fut un temps où certains de mes collaborateurs furent rétrogradés ou perdirent leur travail parce qu'ils refusaient de céder aux pressions en vue d'abaisser nos critères de sécurité, parce qu'ils refusaient des compromis conduisant à des conditions de travail insuffisamment sûres. » C'est dit avec prudence et réserve mais le témoignage est clair. La sécurité gêne les industriels, les militaires, les technocrates et tous ces gens possèdent des moyens de pression particulièrement efficaces. Si les purs perdaient facilement leur travail, que faut-il penser de l'objectivité et de l'indépendance de ceux qui ne furent jamais inquiétés et qui grimpèrent sans problème dans la hiérarchie des experts en radioprotection? Or, ce sont eux qui servent de référence pour notre sécurité. L'histoire de l'étude des pathologies du rayonnement en tant qu'activité scientifique n'a pas été écrite. On pourrait y trouver les diverses méthodes utilisées pour s'assurer du contrôle des résultats: perte d'emploi, mise à la retraite anticipée, inscription sur des listes noires, interdiction de publication dans les revues scientifiques, calomnies, intimidations allant même jusqu'à des agressions physiques, sans parler de la technique de la promotion suivie d'une mise au placard qui, en France, semble avoir eu une certaine efficacité. 3. L'Organisation Mondiale de la Santé
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Le premier paragraphe de l'article I de cet accord stipule: «L'Agence Internationale de l'Energie Atomique et l'Organisation Mondiale de la Santé conviennent que, en vue de faciliter la réalisation des objectifs définis dans leurs actes constitutionnels respectifs, dans le cadre général établi par la Charte des Nations Unies, elles agiront en coopération étroite.» La tâche essentielle fixée à l'AIEA est la promotion de l'industrie nucléaire au niveau international. L'action de l'OMS pour protéger les individus du public ne devrait tenir compte que de considérations sanitaires sans que la promotion de l'énergie nucléaire intervienne dans ses préoccupations. LES PRINCIPES GÉNÉRAUX DE LA CIPR
Les normes recommandées par la CIPR sont fondées
sur quelques principes bien définis dans sa publication 26 de 1977
qui est jusqu'à présent le document de référence
pour la radioprotection de tous les êtres humains [3].
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6. La CIPR ne présente
que des recommandations que chaque pays peut adapter suivant ses propres
besoins. Citons un extrait significatif de sa publication 26 (1977):
«En raison de la différence des conditions appliquées dans divers pays, c'est aux diverses instances internationales et nationales, plus au courant de ce qui convient le mieux à leurs besoins respectifs qu'il appartient d'élaborer les directives détaillées pour l'application des recommandations sous forme soit de règlements, soit de codes de pratique. La Commission reconnaît que les divers experts responsables de la mise en pratique de la protection contre les rayonnements ont besoin de directives suffisamment souples pour permettre leur adaptation sur le plan national, régional ou autre. Les recommandations de la Commission devraient donc présenter un caractère de flexibilité approprié et c'est pourquoi la forme sous laquelle elles sont énoncées ne conviendra pas nécessairement, et sera même souvent impropre, à une transposition directe en règlements ou codes de pratique» (article 5, CIPR 26). Ce n'est pas la CIPR qui protestera auprès des gouvernements africains qui, comme au Niger et pour le compte d'une entreprise française (la COGEMA), font travailler des enfants dans les mines d'uranium en l'absence de toute norme de radioprotection. Le coût de la vie est si bas dans ces pays qu'une analyse coût/bénéfice conduit inéluctablement à une absence totale de norme de radioprotection. Ce n'est pas la CIPR qui protestera auprès de la Commission des Communautés Européennes qui n'a pas mis à jour ses recommandations en matière de radioprotection par rapport aux déclarations de 1985 de la CIPR. Cette flexibilité, recommandée pour l'application des normes aux conditions locales, justifie le double langage des experts. Des publications, des communications dans des congrès où ils se réfèrent toujours à une protection rigoureuse des individus et une pratique des plus laxistes fondée sur des critères économiques. C'est ainsi que des membres de la CIPR sont intervenus en URSS pour soutenir le pouvoir central contre la population vivant en Ukraine et en Biélorussie sur des territoires contaminés et qui demande à être rapidement évacuée. LE CRITÈRE D'ACCEPTABILITÉ DE LA CIPR
Les experts de la CIPR sont progressivement
passés de la notion de dose maximale permissible à
celle de dose maxima/e admissible (ou acceptable).
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Si les normes de radioprotection font de l'industrie nucléaire une activité encore plus sûre que la plus sûre des activités industrielles, il est évident que personne ne pourra élever de récrimination. Pour la CIPR, la mortalité professionnelle dans l'industrie la plus sûre est de 1 mort par an pour 10.000 travailleurs. Cette estimation est contestable. D'après les évaluations officielles publiées en Angleterre pour la période 1974-1978, la mortalité par causes professionnelles était 20 fois inférieure à cette valeur dans l'industrie du vêtement, 7 fois plus faible dans l'industrie automobile. La mortalité pour cause professionnelle envisagée par la CIPR comme étant la plus sûre correspond à peu près à celle observée dans l'industrie navale. Les résultats publiés récemment en France mettent la référence de la CIPR au niveau de sûreté de l'industrie chimique qui est loin de symboliser la sûreté maximum. D'autre part, il faut mentionner que l'acceptabilité par les ouvriers des conditions de sûreté dans les industries les plus sûres découle d'une pure nécessité sociale. Comment un ouvrier pourrait-il vivre et faire vivre sa famille s'il n'acceptait pas l'activité la plus sûre qu'on lui offre? Il n'y a rien de naturel dans cette attitude. En résumé: la CIPR recommande à l'industrie nucléaire de ne pas tuer plus de employé sur 10`.000 par an. 2. L'acceptabilité pour la population: le raisonnement est analogue en prenant comme référence d'acceptabilité naturelle les transports publics, soit d'après la CIPR 1 à 5 accidents mortels chaque année pour un million de personnes transportées. Là encore, cette acceptabilité dite naturelle n'est en réalité qu'une nécessité sociale. Comment se faire transporter si l'on n'accepte pas les accidents liés aux conditions d'exploitation des transports publics imposées par des critères économiques. Il est évident que personne ne protesterait si la SNCF améliorait la sécurité des trains. Pour les experts, avec de tels concepts, l'intervention de ceux qui vont subir les détriments (travailleurs et population) ne se justifie pas. Un débat démocratique sur les normes n'a pour les experts de la CIPR aucun fondement rationnel et leurs critères doivent être acceptés comme des lois de la nature. 3. Les doses maximales admissibles (acceptables)
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Ces valeurs conduisent à un risque de mortalité
professionnelle 8 fois supérieur à celui défini comme
naturellement acceptable. Quant à la population, le risque admissible
est de 8 à 16 fois le risque dit acceptable.
La rationalité des experts a des limites et pour retrouver une certaine logique, ils doivent effectuer quelques contorsions. Cela les conduit à rédiger plusieurs articles de leurs recommandations qui violent manifestement certains de leurs principes, à savoir que les normes doivent protéger les individus sur une base annuelle. Pour respecter les normes, une protection individuelle devrait interdire d'effectuer des moyennes sur un groupe d'individus ou sur un grand nombre d'années, ce que fait la Commission pour retrouver le risque «acceptable» au niveau qu'elle a défini. Depuis 1985 (Déclaration de Paris) [4], la CIPR a réduit la dose maximale admissible pour la population d'un facteur 5, soit 0,1 rem (1 mSv) par an. Mais elle tolère un dépassement temporaire jusqu'à 0,5 rem (5 mSv) pourvu que le 0,1 rem soit respecté en moyenne sur la vie. Aucune révision n'est intervenue depuis 1977 pour les travailleurs. 4. La dose engagée
Application pratique
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5. Le facteur de risque du rayonnement adopté par la CIPR Il n'a pas été réévalué à la hausse depuis 1977 malgré les résultats du suivi des survivants japonais des bombes A, étude épidémiologique que la Commission avait toujours considérée jusque-là comme la plus valable pour l'établissement du risque. En 1987, la CIPR, au cours de sa séance plénière, a refusé de réviser son facteur de risqué en prétextant qu'il fallait attendre une meilleure précision (septembre 1987, Déclaration de Côme, Italie). Les experts ne semblent pas avoir été très préoccupés par la précision quand ils adoptèrent en 1977 les résultats préliminaires de la même étude. Cette attitude de la CIPR est symptomatique de la prudence qu'elle adopte constamment pour freiner la réduction des limites de dose conformément aux résultats les plus récents concernant les dangers du rayonnement. Le choix des différents groupes d'experts pour le risque cancérigène mortel affectant 1 million de personnes recevant 1 rem (10 mSv) est résumé dans le tableau suivant:
L'ANALYSE COÛT/BÉNÉFICE DE LA CIPR La CIPR recommande de maintenir toutes les doses à des niveaux aussi bas qu'il est possible de réaliser d'une façon raisonnable (principe ALARA, As Low As Reasonably Achievable). Ce concept de «raisonnable» est défini par une analyse coût/bénéfice. Toute réduction des doses par amélioration des équipements de protection augmente le coût et il en résulte un bénéfice pour les individus concernés. Si ce surcoût était dépensé dans d'autres domaines de la santé, ce serait peut-être plus profitable à la collectivité. Dans ce cas, la réduction des doses n'est plus raisonnable. On passe progressivement d'une protection individuelle à une protection sociale. Pour aller plus loin dans l'analyse et aboutir à des évaluations quantitatives, il est nécessaire de connaître le coût d'une vie (ou le coût d'une mort). On aurait, une fois l'installation optimisée, une équation du type: qu'on peut aussi écrire: avec des équations partielles du genre: cancer mortel + argent = vie normale. p.25
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Des chercheurs ont consacré
beaucoup de réflexions et d'efforts à cette tâche.
Il n'est pas question évidemment de demander leur avis aux personnes
introduites dans les équations et qui ne pourraient avancer que
des critères subjectifs du genre «ma vie n'a pas de prix».
Il faut trouver des critères tout à fait objectifs (indépendants
des sujets) et seuls des experts en sont capables.
Tout surcoût en vue d'améliorer la protection sera à la charge de l'industriel. Etant responsable de l'optimisation, il se placera tout naturellement au minimum qui permettra juste le respect des normes réglementaires imposées. D'ailleurs, dans les textes légaux qui définissent la radioprotection, seules les doses maximales sont données comme contrainte. LE PROJET DE NOUVELLES RECOMMANDATIONS DE LA CIPR [9] En 1977, les membres de la CIPR, certains que
les effets biologiques des rayonnements ionisants étaient alors
parfaitement et définitivement connus, établirent leurs recommandations
pour les normes sur des bases qu'ils voulaient objectives une fois définis
les axiomes sur l'acceptabilité.
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- la pratique sociale la.plus sûre pour l'acceptabilité concernant le public; - l'évaluation du détriment effectué à partir de l'excès de mortalité; - la protection sur une base annuelle. Ainsi il ne reste plus rien du bel édifice construit en 1977. Ceci conduit aux doses maximales admissibles suivantes: • Pour les travailleurs: inférieure à 5 rem par an (50 mSv/an) avec une dose maximale cumulée inférieure à 10 rem (100 mSv) sur 5 ans. • Pour le public, le changement est marginal: 0,1 rem en moyenne sur 5 ans consécutifs (1 mSv) avec la possibilité temporaire d'atteindre 0,5 rem sur 1 an. Le projet de la Commission reconnaît explicitement (article 154) que la fixation d'une limite entre «l'acceptable et le tolérable» qu'elle choisit comme dose limite est «inévitablement subjective». En ce qui concerne la mortalité comme évaluation du détriment, la Commission a changé son point de vue en tenant compte maintenant de la perte de durée de vie qui peut résulter d'un cancer radioinduit. Comme le temps de latence de ce genre de cancer peut être de plusieurs années, cette nouvelle conception atténue considérablement la gravité d'une mort par cancer radioinduit. En transposant ces considérations au cas d'un crime, cela reviendrait à diminuer la peine d'un coupable s'il commettait son crime sur une personne et de le déclarer innocent si la victime a plus de 85 ans. Une telle justice serait difficilement acceptée. Il faut néanmoins noter quelques points positifs de ce projet de la CIPR: - De nombreuses considérations sont développées en faveur de l'absence de seuil, en particulier l'absence de résultats positifs aux faibles doses n'est pas considéré comme preuve de l'existence d'un seuil. - Le facteur de risque cancérigène est réévalué à la hausse sans qu'il soit mentionné qu'il surévalue considérablement le risque réel: il est multiplié par 3,2 pour les travailleurs et par 4 pour la population. - Le foetus est reconnu comme étant particulièrement sensible au rayonnement, mort prématurée pendant la grossesse, risque de retard mental grave chez les enfants, baisse du quotient intellectuel (QI). Malheureusement, la Commission ne va pas jusqu'à proposer des normes spécifiques pour les femmes enceintes en cas d'accident nucléaire. - Le risque héréditaire (effets génétiques) est multiplié par 2,5. - Le projet mentionne (article 124): «La limite de dose est largement, mais de façon tout à fait erronée, considérée comme une ligne de démarcation entre l'inoffensif et le dangereux.» Ceci revient à expliciter clairement la signification de l'absence de seuil. Tout rayonnement, qu'elle que soit la dose, présente un danger pour la santé et se trouver en dessous de la dose limite ne nous garantit pas une protection absolue. Dans ces conditions, il est évident que le niveau d'acceptabilité ne peut être déterminé que par les individus qui vont être agressés par l'industrie nucléaire. L'industrie nucléaire, dans ce projet de recommandations, est implicitement reconnue comme une activité dangereuse, le respect des normes ne la rend pas inoffensive même en fonctionnement normal. Quant à la gestion des situations accidentelles graves, la CIPR renonce à définir tout critère d'acceptabilité. p.26
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